REQUÊTE AU GOUVERNEMENT DE LA SUISSE DE NE PAS APPUYER L’ACCORD DE LA HAVANE ENTRE LA COLOMBIE ET LES FARC
Requête au gouvernement de la Suisse de ne pas appuyer l’accord de La Havane entre la Colombie et les FARC
Requête au gouvernement de la Suisse de ne pas appuyer l’accord de La Havane entre la Colombie et les FARC
13 juin 2016
Madame, Monsieur,
média
Ville
M. Didier Burkhalter, président du Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse, a reçu aujourd’hui, l3 juin 2016, une pétition signée par 10,498 personnes, de la Colombie et 19 autres pays, à travers le programme Change.org, où on lui demande de ne pas valider ni offrir un soutien quelconque au soi-disant «accord final» de La Havane qui concède l’impunité totale aux terroristes des FARC. Cet « accord », en plus, leur permettrait aux FARC d’accéder, sans même avoir rendu préalablement leurs armes, au Congrès colombien. Cet «accord» donnerait aussi aux FARC le contrôle d’immenses territoires, et permettrait à leurs membres de devenir des juges ou des procureurs. Pour la majorité des Colombiens cet accord équivaut à un coup d’Etat qui mettrait le peuple colombien sous le joug des terroristes de la drogue.
L’ambassadeur de Suisse en Colombie recevra à Bogota une copie de la même pétition et une copie des 10,498 signatures.
Le 19 mai dernier, la presse suisse avait annoncé que l’« accord final » FARC-Santos serait « déposé en Suisse devant le Conseil fédéral » (1), car leurs acteurs le présentent comme un «accord spécial du droit international humanitaire». Avec ce geste, le président Santos et les FARC prétendent donner un vernis de légalité à un texte qui est, déjà, répudié par les majorités de la Colombie.
Cet «accord final» est, en réalité, un pacte secret : il n’a été examiné ni par le Parlement colombien (Sénat et Chambre), ni par la Cour constitutionnelle, et n’a pas été accepté ou rejeté par les citoyens colombiens. En fait, le contenu exact et complet de ce pacte n’a pas été révélé au public.
Cette manœuvre du gouvernement Santos est inconstitutionnelle et antidémocratique. En conséquence, nous demandons respectueusement au gouvernement de la Suisse, au nom de tous les signataires de la pétition, de suspendre sa participation à cette mascarade autocratique et illégale, laquelle donnerait, en fait, un coup mortel à la Constitution de la Colombie, au Congrès de la Colombie, à la Cour constitutionnelle, et – le plus important – aux libertés en Colombie.
Il n’y a aucune base juridique permettant de transformer les pactes secrets entre le gouvernement de la Colombie et un groupe local narco-terroriste en un « accord humanitaire international spécial », comparable à la Convention de Genève. La guerre terroriste que les FARC ont menée contre la société colombienne a toujours été, et continue de l’être, un conflit interne. En fait, le seul élément «international» de l’accord serait la réception à Berne de celui-ci, malgré le fait que la Suisse n’a pas le droit ni la légitimité pour intervenir dans les affaires internes de la Colombie ni le droit de jouer un rôle dans l’abrogation ou la modification de la Constitution de la Colombie.
Nous prions la presse d’informer de façon complète et équilibrée les citoyens suisses par rapport à cette requête de la Colombie.
Cordialement,
Lia Fowler, Ricardo Puentes Melo et Eduardo Mackenzie
Journalistes
Des versions de la déclaration-pétition des Colombiens sont accessibles au public en espagnol, anglais, français, allemand et portugais à:
(1).- Voir: http://www.romandie.com/news/Colombie–lrsquoaccord-de-paix-sera/704635.rom
https://www.news.admin.ch/message/index.html?lang=fr&msg-id=61760
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