SANTOS ET LE PRIX NOBEL DE LA PAIX
L’aventure de Santos dispose d’une bureaucratie et des maffias. Les collaborateurs immédiats du chef de l’Etat, son frère Enrique et ceux qui ont été nommés pour aller à Cuba pour trahir le pays, ont subi la même colonisation idéologique
Santos et le Prix Nobel de la Paix
L’aventure de Santos dispose d’une bureaucratie et des maffias. Les collaborateurs immédiats du chef de l’Etat, son frère Enrique et ceux qui ont été nommés pour aller à Cuba pour trahir le pays, ont subi la même colonisation idéologique
Par Eduardo Mackenzie
Periodismo sin Fronteras, Bogotá
https://www.periodismosinfronteras.org/santos-y-el-premio-nobel-de-la-paz.html
2 mai 2016
L’hypothèse la plus utilisée au cours de ces années pour tenter d’expliquer le revirement spectaculaire de Juan Manuel Santos face au problème de la subversion et du narco-terrorisme en Colombie dès qu’il est devenu président de la République en 2010, est qu’il veut obtenir le prix Nobel de la Paix. Cette hypothèse signale que Santos a été aveuglé par cet objectif, qu’il œuvre par ambition personnelle, pour couronner sa carrière politique, quel que soit le sort de son pays. Cette hypothèse veut que si Santos arrive à faire la paix, ou une forme éphémère de la paix, avec les FARC, ce qui serait un non évènement, car cette «paix» pourrait durer seulement quelques semaines et ne mettrait pas fin à 60 ans d’agression communiste sanglante contre la Colombie, il devrait recevoir cette récompense dont la valeur est universelle.
Je ne pense pas que cette hypothèse est valable. Elle n’explique pas le comportement politique de Santos, que des millions de Colombiens voient, à juste titre, comme une trahison délibérée. Elle ne dévoile pas ce que Santos fait avec les FARC depuis Dieu sait quand. L’hypothèse du prix Nobel ne découvre pas les motivations du chef d’Etat colombien quand il cède sur toute la ligne devant les desseins des FARC. Je pense que cette hypothèse est alimentée par Santos lui-même car elle lui offre, au fond, un alibi.
Santos agit pour des raisons idéologiques. Parce qu’il est convaincu que les FARC doivent arriver au pouvoir. L’affaire du prix Nobel joue seulement comme une diversion vis-à-vis de l’opinion publique. La raison de fond est la suivante: Santos a été colonisé par l’idéologie qui oriente les FARC. L’alibi du prix Nobel dissimule cette réalité.
Dans sa jeunesse, comme beaucoup d’autres, Santos a cru voir dans la révolution cubaine la solution aux problèmes de l’Amérique latine. Il y voyait une alternative au libéralisme. Il a appris à haïr la démocratie, sa classe sociale et ceux qui ont rompu avec le charabia marxiste, estimant qu’elle offrait la transcendance et une «pensée totale». Santos a caché ses convictions sous le masque d’un libéralisme «avancé». Personne ne lui a demandé de militer dans une usine ni de porter la carte du parti. Cette position l’a-t-elle amené à faire des compromis? Le contenu exact de tout ceci offre un vaste champ de travail aux chercheurs.
Dans tous les cas, après son expérience en tant que président, et du faux « processus de paix », Santos culmine, piégé par l’action et les exigences des Cubains et des chavistes, dans un délire psychotique: la paix est possible avec des FARC qui ne regrettent rien, qui luttent pour le peuple, qui ne paieront pas pour leurs crimes, qui ne veulent pas rendre leurs armes, ni réparer leurs victimes car elles n’ont pas d’argent. Avec des FARC qui n’ont jamais pratiqué le trafic de drogues et qui cherchent à atteindre le pouvoir grâce à la magie de la paix pour nettoyer un pays souillé, qu’elles ont combattu avec fureur et haine. Ces Farc qui veulent s’emparer du pouvoir par la ruse, voient la Colombie comme un pays « paramilitaire », « fasciste », « anti communiste », « allié de l’impérialisme» et donc, comme un pays «libéral», «conservateur», «exploitant» «faussement démocratique», «excluant» et sans «justice sociale», qui doit être jugé comme un redoutable criminel par un délirant «tribunal pour la paix » (déjà convenu à la Havane) avant de tout raser pour reconstruire la «nouvelle Colombie» socialiste.
Santos est convaincu qu’une telle solution est nécessaire et que les FARC sont indispensables pour établir la paix qu’attendent les castristes les plus cohérents. Cet objectif « historique » vaut tous les sacrifices. Santos exprime cela quand il parle d’« avaler des couleuvres». Pour lui, il est légitime que la minorité éclairée qu’il représente au pouvoir s’impose sur un peuple par des voies détournées, car celui-ci n’a pas atteint le stade de compréhension de cet objectif historique lumineux. Son entente avec Raul Castro, Hugo Chavez et Nicolas Maduro, ses services prêtés aux FARC et la persécution policière et judiciaire montée contre ceux qui dénoncent le faux processus de paix, sont des actes de soumission consciente vers un pouvoir international communiste qu’il admire, même si lui ne le contrôle pas.
Ce programme de Santos, le plus rétrograde et fanatique qui soit depuis la fin de la guerre froide et du triomphe du capitalisme du monde entier, est désavoué par la Colombie. C’est pour cela que le processus avec les FARC est ancré dans la violence, l’obscurité et l’injustice. Cela explique pourquoi la popularité de Santos est tombée à 13%.
Santos tente d’interdire, en particulier aux journalistes, d’enquêter et de penser le processus de paix. Ce faisant (par des insultes, des menaces, des procès infâmes et des exils), il cherche à empêcher le travail de quiconque cherche à défendre la société libérale contre la barbarie de notre temps.
L’aventure de Santos dispose d’une bureaucratie et des maffias. Les collaborateurs immédiats du chef de l’Etat, son frère Enrique et ceux qui ont été nommés pour aller à Cuba pour trahir le pays, ont subi la même colonisation idéologique. Ils ne sont pas des citoyens libres. Ils ont été pénétrés par l’utopie cataclysmique et honorent une discipline secrète. Ils sont conscients que personne ne cherche à La Havane à mettre fin à l’agression contre la Colombie, mais l’émergence d’un nouveau régime. Ils savent que cela ouvrirait les voies à une dictature et à l’extermination de masse, mais, en bons marxistes, ils pensent qu’ils doivent s’abandonner devant la force de l’Histoire.
Mais cette fatalité historique n’est qu’une fraude intellectuelle. Elle n’existe pas. L’Histoire est le résultat de l’action des individus et des groupes humains, qui peuvent aller vers le meilleur ou commettre les pires crimes. Rien ne garantit que l’Histoire aille dans un sens précis. « Le futur n’est pas conditionné par le présent », disait Popper. Une démocratie pacifique peut être liquidée par une dictature marxiste. Et vice versa. La Colombie ne cherche pas le socialisme et elle peut échapper aux exaltés qui le lui proposent. La Colombie cherche plutôt du bien-être matériel et plus de libertés individuelles. Ceci n’est pas le but de Santos. La simplicité des idéologies, leur peu de relation avec la vérité, les rend attrayantes. L’idéologie promet le salut sous la forme de paix et de liberté. Santos et sa clique font usage de cela mais ils ne sont pas capables de remédier aux dommages qu’ils ont déjà causés au pays.
Avec la fable du prix Nobel disparaît l’intentionnalité, ce genre de rationalité. Santos est montré, donc, comme un démocrate sincère qui fait des erreurs. « Il se trompe » disent certains. Et le faux processus de paix apparaît alors comme un simple revers, inacceptable seulement parce qu’il manque de soutien.
Et le travail de sape de Santos continue, malgré les avertissements de tout le monde, malgré ce que disent les Colombiens à travers les énormes manifestations du 2 avril dernier, malgré ce qu’indiquent les sondages, et même malgré l’échec de Santos du 23 mars, à La Havane, où il n’a pas pu signer la paix avec les FARC. Il continue, en dépit des avertissements du Procureur général Alejandro Ordóñez, en dépit des critiques fondées de l’ancien président et sénateur Alvaro Uribe, du parti Centre démocratique et d’autres groupes parlementaires.
Le démantèlement du système démocratique se poursuit. Santos agit en dehors du camp démocratique absorbant les fonctions du législatif et du judiciaire, exigeant des pouvoirs spéciaux. Il a fait venir à Cuba le plus grand meurtrier des FARC, alias “el paisa”, où il s’est métamorphosé à présent en « négociateur de paix ». Santos admet qu’il n’est pas nécessaire que les Colombiens valident ou rejettent l’accord de paix. Le plus effrayant dans tout cela c’est que Santos voit bien ce qui se passe au Venezuela. La destruction de ce pays, de haut en bas, est un miroir dans lequel tous les Colombiens nous nous regardons. Il continue à suivre docilement les responsables de la catastrophe vénézuélienne. Au Venezuela, nous voyons les ravages d’une idéologie, qui est la même des FARC et des frères Castro, la même qui préside les faux pourparlers de paix. Santos mène son pays vers le chaos vénézuélien. Et toujours sans changer une virgule à son agenda. Pourquoi? Parce qu’il est animé par un volontarisme révolutionnaire, pas par un tic de vanité personnelle, ni par l’illusion d’obtenir un prix norvégien. Il le fait parce qu’il veut que cela soit la destinée de la Colombie. La chose semble démente et elle l’est, en effet: c’est la démence de l’idéologie des Castro dans sa phase la plus désespérée, la phase de l’agonie.
Le processus de colonisation idéologique de Santos est évident à la lumière de ses actes et de ses actions, non pas de ses discours. Il y a une divergence entre ce qu’il a fait dans ces années de «processus de paix» et la rhétorique qu’il utilise pour se justifier: les deux vont dans des directions opposées. Pour combien de temps ce jeu? Jusqu’à ce que Santos soit destitué pour avoir organisé un coup d’Etat permanent contre les institutions et contre les libertés de la Colombie.
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